Grand mère
(1904-2012)
108 ans
Ah, toi, quel
martyr !
Tu peux
continuer à croire que tu existes.
Ton corps
abandonné dans les labyrinthes du temps
Que les
courants peinent à entraîner vers le soleil couchant.
Quand
enterreras-tu ta lampe dans les ténèbres ?
La vie est
donc là, dans ce fauteuil glauque,
Obstinément
fermé à tout ce qui n’est pas cruel,
Sans ici ni
ailleurs.
Ce que je
vois n’est plus qu’un corps mû par des fils exténués.
Pareil au
blanc hiver creusé de rides centenaires.
Il n’a plus
le cœur à jouer avec les apparences.
Ces yeux
agonisent dans leur tristesse humide
Tels des
scarabées transparents jetés à la poubelle.
Dans cette
haute solitude, comme une vague noire ,
Luttent
quelques bruits pour arriver au ciel.
Des mots
invraisemblables aux autres,
Formés aux
leçons d’une démence sénile,
Se désembellissent
dans des bruines irréversibles.
Qu’est-ce que
demain te réserve de bien ?
Demain...
Quelle insolence !
Merveilleux poême.
RépondreSupprimerSi juste et si touchant !